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Le blues des gestionnaires de copropriété Le 25/9/2000
UI - Actus - 25/9/2000 - Le blues des gestionnaires de copropriété
Que se passe-t-il chez les syndics ? les gestionnaires s'en vont et les cabinets mettent souvent des mois à les remplacer. Et quand ils restent, ils n'ont plus la foi… Le bon gestionnaire est devenu un oiseau rare, et force est de constater que ni les cabinets, ni les copropriétaires n'œuvrent vraiment pour préserver l'espèce menacée…

Surcharge de travail, manque de formation et d'assistance eu égard aux responsabilités, horaires démentiels notamment en période d'assemblées générales, peur de la « boulette » qui mettrait en cause le cabinet, pression de leur hiérarchie qui ne pardonne pas la perte d'un mandat, difficulté de trouver des fournisseurs et prestataires fiables, maltraitance de la part des copropriétaires et résidants, y compris des conseils syndicaux, on s'étonne franchement qu'il y ait encore des gens pour faire ce métier !

Or la qualité de la gestion d'un immeuble repose d'abord sur celle du gestionnaire qui en est chargé.

Déjà le manque de reconnaissance du métier et la faiblesse des rémunérations - elle-même liée à la faiblesse des honoraires (contrairement aux idées reçues) - obligent à recruter en dessous du niveau qui serait nécessaire pour les responsabilités exercées. De plus, au lieu de les former, les assister et les superviser comme il se doit, les grandes structures qui se créent du fait des concentrations les lâchent seuls dans la nature et ne s'intéressent qu'aux résultats.

Mais à cela s'ajoute la dégradation du climat relationnel dans les copropriétés : agressivité imbécile anti-syndic de certaines catégories de copropriétaires encouragées par l'image qu'on donne de la profession dans les médias, tracasseries retorses de certains conseils syndicaux encouragés et appuyés de façon pas toujours responsable par les organisations de consommateurs les plus en pointe (ARC et FEDECO notamment), disparition quasi-totale du droit à l'erreur et de la présomption de bonne foi, et souvent la coupe est pleine.

Sans compter que le reste de la structure des cabinets ne leur facilite pas vraiment la tâche : moyens matériels misérables, organisation et méthodes inexistantes, pratiques professionnelles approximatives quand elles ne sont pas douteuses ou carrément malhonnêtes, personnel administratif et comptable insuffisant et mal formé, retards, bourdes et erreurs à répétition dans les comptabilités, et surtout des directions encore peu touchées par le sens du management et la religion du respect du client et de la qualité du service !

Alors les meilleurs changent de métier ou progressent rapidement dans les hiérarchies où ils sont perdus pour le client, d'autres quittent l'enfer de la région parisienne et vont couler des jours plus paisibles en régions, d'où le « turn-over » et la vacance fréquente et souvent prolongée des postes à laquelle supplée un personnel administratif surchargé…

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